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Les principales techniques de Grimpe

Du mal avec le jargon de la grimpe ?
Voici un article sur les « techniques » les plus répandues en escalade.
Quelles sont-elles ? Quand les utiliser ? Comment les mettre en pratique ? Pourquoi ?…

Changement de main

Bien souvent, le changement de main est fastidieux et pénible pour la plupart des grimpeurs. Mais pourtant, il s’avère obligatoire et efficace dans certaines situations (en salle, cette technique se fait assez rare…) ! Une prise main droite, la prochaine est encore plus à droite, trop loin pour croiser ou relancer : « change de main ! »

Les 3 étapes du changement de main :
1 – Bien placer la première main est primordial ! Il faut donc laisser le maximum de place (même si des fois c’est très peu) pour pouvoir ensuite ramener son autre main. Placez donc votre main le plus à l’extérieur possible sur la prise.
2 – Et c’est parti pour le « pianotage » ! Quand vous avez ramené votre main, le travail est loin d’être fini : il faut encore, littéralement, « changer de main » ! Pour ça, il faut donc progressivement changer de doigt, un par un, pour valoriser au mieux la prise avec la seconde main.
3 – La dernière étape est de retirer la première main et, si possible, trouver une petite prise intermédiaire afin de bien replacer la seconde main sur la prise. La magie a opéré ! Vous avez changé de main, vous pouvez maintenant prendre la prise jusqu’alors inatteignable et enchaîner votre bloc !

Changement de pied

Bien plus utilisé que le changement de main, le changement de pied est presque systématique en bloc. Et on ne parle pas ici du changement « brutal » représenté par un pied l’un au-dessus de l’autre, un petit saut et le tour est joué… Tout d’abord, cette « technique » ne fonctionne vraiment que sur de grosses prises et ensuite, elle n’est vraiment pas esthétique !

Les 3 étapes du changement de pied :
1 – Comme pour les mains, il faut tout d’abord faire de la place pour le second pied. Pour cela, il faut écarter le pied le plus possible et le faire pivoter vers l’extérieur.
2 – Juste après, commencez à poser votre second pied (incliné au préalable) sur la pointe du premier et sur le peu de prise déjà disponible.
3 – Il est temps de retirer le premier pied et d’effectuer le changement ! C’est ici que la technique et la précision sont requises. Pivoter le premier pied pour laisser place nette au second : le but ici est de placer le pied idéalement dès la première tentative. Tout se joue dans la fluidité du mouvement, afin d’éviter au maximum les à-coups pour pouvoir garder au maximum son équilibre et ne pas zipper des mains ou des pieds.

Les pieds-mains

Vous vous en doutez, le « pied-main » est le fait de placer son pied là où sa main est déjà. Le pied-main est à utiliser lorsque que vous disposez de 2 prises de main assez bonnes et une prochaine prise éloignée. Il en existe 2 types : le pied-main extérieur (le genou passe derrière le bras) ou intérieur (le genou passe entre votre bras et le mur ou le rocher). Requis : équilibre et anticipation.

Pour cela, 2 phases :
1 – La toute première chose à faire est de laisser de la place pour votre pied, afin de ne pas s’écraser littéralement les doigts sur la prise. Ensuite, il faut se décaler et tendre les bras pour faciliter la montée de la jambe.
2 – Une fois que le pied est posé, bien valorisé, il va bien falloir se lever ! A l’aide d’une petite impulsion, basculez le genou vers le haut, commencez à pousser et redressez vous au maximum. C’est alors, bien équilibré, que vous pouvez lâcher la main restée en bas pour pouvoir aller chercher la prise suivante.

Les croisés (et décroisés)

Je l’ai évoqué un peu plus haut, le « croisé » est lui aussi beaucoup utilisé en escalade. Et là aussi, 2 versions : croisé extérieur et intérieur (par-dessus et par-dessous). Cette technique est utile dans la même situation que le changement de main, sauf qu’ici le changement n’est tout simplement pas possible ! Mais aussi lorsque vous sentez qu’il vaut mieux arriver sur la prochaine prise avec une main plutôt que l’autre, ou tout simplement pour mieux valoriser une des prises que vous avez devant vous.

Pour un croisé extérieur main droite : 
Tout se fait dans le mouvement, fluide et équilibré ! Votre jambe gauche est en opposition, celle de droite est d’ores et déjà repliée (afin de pousser dessus ensuite) et votre main droite s’avance et se croise doucement vers la cible. Ici, vous allez pivoter en tournant au maximum le bassin et les épaules dans le sens du mouvement. La main gauche, qui vous tient depuis le début, doit rester encore très forte car vous pouvez à tout moment vous prendre une « porte » dévastatrice ! Et c’est au tour du décroisé de rentrer en jeu…

Après avoir croisé, il faut bien décroisé :
Lorsque vous allez attraper la prochaine prise, la rotation de votre corps va devenir complète. A ce moment là, attention au ballant et à la perte des pieds ! Et oui, surtout si vous êtes en dévers, votre gainage va devoir être solide ici. Le transfert du poids doit se faire doucement, tout en contrôle. Bras pliés et jambes prêtes à pousser, vous allez enfin pouvoir continuer (tranquillement) votre bloc…

Le quoi ? Le derviche ?!
Quésaco ? Et bien, vous utiliserez un derviche lorsque vous croiserez… par dessous ! Ah mais oui c’est vrai, il existe aussi le croisé intérieur ! Il faut que le mouvement soit assez loin pour devoir vous forcer à passer également votre tête au-dessous de votre bras (fraîcheur Narta…).

Les inversées

Quelques fois, certaines prises ne permettent pas d’exercer une force vers le bas afin d’évoluer dans un bloc. Les prises en question sont carrément orientées vers le sol, et donc dans le sens contraire d’une ascension. Quelques explications s’imposent…

>Quand utiliser les inversées ? (Quelques exemples)
– lorsque la prise suivante est très éloignée et qu’il est obligatoire de monter l’épaule bien au-dessus de la main qui bloque
– lorsque les pieds sont très hauts et rapprochés des mains, l’inversée va permettre de garder cette position assez inconfortable
– pour pouvoir rester collé au mur dans un dévers, en utilisant les pieds et sans vous arracher les abdos

>Comment faire ?
Premièrement, il faut monter les pieds au maximum afin de valoriser l’inversée choisie comme il se doit. Suivant la prise, vous pouvez également pivoter et vous placer en carre externe par exemple.
Dans le cas où l’inversée est placée au-dessus de vos 2 prises actuelles, il vous faudra aligner le buste et le bassin pour se placer dans l’axe de la main (qui va prendre l’inversée). Votre pouce va également jouer un rôle important, car en le posant, c’est lui seul qui va exercer une force vers le bas et ainsi permettre effectuer ce mouvement.
Les prises intermédiaires, petites prises qui vont vous aider à atteindre la « prise finale », sont toutes aussi importantes puisque qu’elles peuvent être indispensables à votre réussite !

La lolotte

C’est au tour de la bonne vieille lolotte de passer au crible. En quoi consiste-t-elle ? Vous « lolottez » lorsque vous vous retrouvez de profil par rapport au mur avec un pied sur une prise plus haute et décalée, avec le genou pointant vers le sol ! Elle est très utile en dévers, pour pouvoir atteindre une prise assez lointaine, sans pour autant « jeter ».


Il vous faudra donc une prise décalée par rapport à votre main effectuant le blocage, et une assez bonne prise qui plus est. Pourquoi une bonne prise ? Tout simplement car vous allez bien pousser dessus pardi ! Elle vous permettra d’obtenir un bon équilibre et de décupler votre allonge. Encore plus efficace en dévers, la lolotte est tout de même à utiliser à bon escient (attention aux multiples torsions du genou).