Vos doigts, « outils de grimpe » numéro 1, sont les plus vulnérables vis-à-vis des traumatismes en tout genre…
Et tout commence par la peau
Et oui, la première douleur à laquelle vous allez être confrontés sera celle de votre peau ! Dûe à la friction sur la roche ou des prises en résine abrasives, votre « peau non-habituée » va se dessécher et se fendre littéralement à certains endroits spécifiques. Et c’est là où la pression sera la plus forte, votre peau en subira les conséquences : au bout des doigts, en-dessous de chaque phalange et au commencement du doigt… Si vous ne prenez pas soin de vos doigts régulièrement et que vous grimpez à répétition, votre peau s’arrachera et formera un très bon « steak » ! Vous comprendrez alors que grimper avec des mains de bébé dépourvues de toute « corne » va s’avérer douloureux et très pénible…
Solutions : crèmes hydratantes en tout genre et autre Climb On ou Grimp Oil – réparateurs de peau
On en vient vite aux traumatismes
Et ce sont des mots comme « tendinite » ou « rupture de poulie » qui font peur ! Tout grimpeur régulier y sera confronté au moins une fois dans sa vie grimpante. Les arquées et les mono ou bidoigts en sont les facteurs principaux. Multiples tensions répétées sur le tendon et sa gaine vont fragiliser à coup sûr vos doigts…
Rupture de poulie partielle
C’est le cas le plus fréquent, et de loin ! Cela se traduit par la rupture des tendons fléchisseurs, sans qu’il y ait effet « corde d’arc » à la flexion du doigt. Un fort « clac » est entendu par le grimpeur et une douleur intense se manifeste.
Traitement : 45 jours d’immobilisation complète à l’aide d’une bague rigide
Rupture de poulie complète
Le cas le plus grave est donc la rupture de poulie complète : il se passe la même chose mais l’effet « corde d’arc » est bien visible à la flexion du doigt (le tendon n’est plus collé au doigt et la peau se détend).
Traitement : Là, le traitement est beaucoup plus long et fastidieux. Il se traduit par une chirurgie, accompagnée d’une immobilisation à l’aide d’une attelle complète en plastique. Convalescence : 3 mois !
Alors que faire ?
Plus vous réagirez vite, mieux ce sera ! Plus tôt vous vous soignez, plus tôt vous serez guéris.
Les solutions
– S’hydrater : vous avez déjà dû entendre « boire 2 litres d’eau par jour »… et bien il faut le faire ! L’hydratation permet d’éviter un maximum les problèmes musculaires ou tendineux et les inflammations. N’attendez pas d’avoir soif pour lever le coude (seulement de l’eau hein) !
– S’échauffer : nous ne cessons pas de vous le répéter, l’échauffement est essentiel ! Je ne vais pas vous refaire tout le programme (cliquez sur le lien) mais l’échauffement des doigts en particulier est très important. Privilégiez les blocs faciles, avec de grosse prises, pour commencer à grimper et puis, progressivement, intensifiez l’échauffement sur des blocs plus difficiles et des prises plus petites.
– Strapper : alors qu’est-ce que c’est ? Mettre du strap (« strapper » donc) est le fait de poser une bandelette adhésive sur un ou plusieurs doigts afin de protéger la peau, les tendons ou éviter les torsions. Vous allez comprendre avec le prochain paragraphe…
Comment bien se strapper ?
3 méthodes donc :
– L’anneau est la méthode la plus connue et la plus simple. Prenez donc 15 à 20cm de strap afin de l’appliquer sur votre phalange fragilisée, et il suffit de l’enrouler autour de celle-ci. Veillez à bien serrer afin que le strap tienne bien et soit efficace durant la grimpe. Attention toutefois à ne pas couper carrément la circulation sanguine de votre doigt ! (Cela vaut pour les 3 méthodes)
– Le X est lui un peu plus complexe. Prenez toujours environ 20cm de strap et commencez par faire un tour complet sur votre première phalange. Ensuite, comme sur la vidéo, croiser le, faites un tour sur votre seconde phalange et terminer sur la première. Veillez à ne pas bloquer l’insertion des 2 pour ne pas limiter le mouvement de votre doigt.
– Le H est également plus sophistiqué et s’avère être le plus efficace. Pour celui-ci, vous devez prendre une bande de strap assez large afin de la diviser en deux, en laissant une attache au milieu, pour former un H. Appliquez la partie non-divisée au niveau de l’intersection des deux phalanges (par le bas) et enrouler ensuite toutes les parties autour de celles-ci.
Quelques techniques pour éviter les traumatismes !
Pour des préhensions très traumatisantes comme le monodoigt, veuillez utiliser au maximum la prise et poser votre autres doigts dessus (si c’est possible) afin de limiter la tension sur le doigt en question.
Pour le bidoigt, l’utilisation la plus commune est celle du majeur et de l’annulaire et c’est aussi la plus traumatisante ! Afin de limiter cela, privilégiez l’utilisation du couple index-majeur.
Attention aux arquées à répétition ! Comme décris dans notre article sur les préhensions, celle-ci est très traumatisante pour les doigts et peut être douloureuse. Nous conseillons donc de limiter l’utilisation d’arquées, en alternant avec des tendus ou des semi-arquées par exemple…